Professeure de Lettres et de Français Langue Étrangère, Claire Tencin vit aujourd’hui à Paris après avoir vécu des années en Inde dans le cadre de son travail de recherche en littérature. Elle est diplômée en Littérature Comparée de l’Université de la Sorbonne Nouvelle et de l’Institut des Langues Orientales à Paris.

Son premier récit, Je suis un héros, j’ai jamais tué un bougnoul est paru en 2012. Le titre reprend la phrase-refrain d’un monologue polyphonique que la narratrice adresse à son père décédé brutalement. Gendarme pendant la guerre d’Algérie, elle le met à la question – euphémisme en usage pour nommer la torture – et l’interroge sur son rôle dans les interrogateurs musclés.

 Recension de Christiane Chaulet Achour pour la revue Diacritik

Claire Tencin

En 2014 paraît Aimer et ne pas l’écrire, Montaigne et Marie, un roman met en correspondance le jeu des liens de parentés réels ou fictifs entre les protagonistes : la narratrice contemporaine Andréa et l’écrivaine-éditrice Marie le Jars de Gournay, la fille par alliance de Michel de Montaigne qu’il aurait connue « plus que paternellement » en 1588 lors d’un séjour à Paris pour la publication de la troisième partie des Essais

En 2016, son troisième opus, Le silence dans la peau s’interroge sur le revers de la mère-tout-amour. S’y joue le devenir de trois générations de femmes dont les corps se refusent à incarner la maternité, bannis dans le silence d’un langage désaccordé au réel. Le Récit, personnage central avec majuscule, raconte autant la fille, la mère, la mère de la mère et invente les lésions et les liaisons de leur impossibilité à se recoudre avec le fil de la langue maternelle.

Recension de Gabrielle Saïd dans la revue Diacritik : le hiatus de la langue maternelle

Dans La Tencin, femme immorale du 18e siècle, elle retrace le parcours tumultueux d’Alexandrine de Tencin (1682-1749) en réhabilitant l’image d’une femme de Lettres que l’Histoire a malmenée. Mme de Tencin a entrepris de régner sur sa liberté, au mépris des conventions de son milieu social et des codes imposés à son sexe. Ses détracteurs ne lui ont pas pardonné de jouir comme un homme de sa liberté d’action et de ses prétentions politiques. La remarquable réputation de son salon, ses célèbres amis écrivains Montesquieu et Marivaux, ses romans sombres et ambigus n’ont pas pesé lourd dans la balance de son existence plus palpitante qu’un roman d’aventures.

Recension dans la revue Diacritik : Écrire au delà du genre

Affreville est une version augmentée de son premier récit Je suis un héros, j’ai jamais tué un bougnoul, où dans une deuxième partie, la narratrice accompagne son père sur le théâtre de la guerre en Algérie de 1953 à 1960 et se pose comme témoin de ses actes. Cette partie, consacrée l’usage de la torture pendant la guerre d’Algérie, relate avec distance le rôle des protagonistes, l’armée, la gendarmerie et la métropole.

Diacritik entretien et article Revient-on jamais de la guerre ? 

Les Echos : Mon père, ce soldat inconnu 

 

== Œuvres ==

=== Récits et Romans ===

* Je suis un héros, j’ai jamais tué un bougnoul, Édition du Relief, 2012

* Aimer et ne pas l’écrire, Montaigne et Marie, édition tituli, 2014

* Le silence dans la peau, édition tituli, 2016

* La Tencin, femme immorale du 18e siècle, ardemment éditions, 2020

* Affreville, ardemment éditions, 2023